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Re: Do you want an ENF story from thé end of the World ?

Posted: Wed May 15, 2024 12:40 pm
by Wado-Ichimonji
2. Blue

Laura entendait de la musique. Qui que soit la personne derrière cette porte, elle avait du goût, « Creep » de Radiohead, une musique qu’elle appréciait ces derniers temps. Plus encore, elle la ressentait. La jeune rousse toqua à la porte pour s’annoncer, une fois, puis deux.
« Pas de réponse…super… pourtant la musique n’est pas si forte… » Se dit-elle en perdant le peu d’aplomb qui lui restait.
Le courrier qui lui avait été envoyé contenait plusieurs choses, un livret d’une soixantaine de page à apprendre quasiment par cœur. Il contenait toutes les règles, des plus évidentes aux plus absurdes, qu’elle se devrait de respecter. Deux mois pour apprendre 60 pages de règlement, ils en avaient de bonnes… Avec cet objet se trouvait son numéro de chambre, où la trouver, et comment l’ouvrir. Une carte magnétique et un code à quatre chiffres. A croire qu’elle habiterait dans un coffre-fort.
Elle sorti sa carte et la passa sur le capteur NFC à droite de la porte, avant de taper ce code si facile à retenir pour elle.
« 1…6…1…0… voilà, dévérouillé. » se dit elle pour elle-même. Elle ouvrit la porte et pénétra dans la pièce qu’une fille occupait déjà. Une adolescente au look original pour l’endroit, qui ne leva même pas un sourcil alors que Laura faisait quelques pas dans la chambre.

Une adolescente aux cheveux azur était enfoncée dans un confortable fauteuil de bureau. La jeune fille semblait accorder toute son attention au livre qu'elle tenait entre ses mains. Que l’inconnue ait ou non entendu Laura entrer, dans les deux cas, elle n’en montrait rien.
Laura s’éclaircit timidement la voix et tenta d’établir le contact.
« Heu… hum… hey ? »

L'adolescente suspendit sa lecture et accorda enfin un regard à la nouvelle arrivante. Son visage inexpressif ne laissait rien transparaitre.

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Suspendue dans l’instant, Laura détailla son interlocutrice. Un jean et une chemise blanche nouée, de longs cheveux d’un bleu hypnotique et ses yeux… Perçants, profond, un regard à vous juger et condamner mais des yeux qui dégageait un magnétisme impressionnant. La fille avait l’air à la fois hautaine et charismatique, et d’un coup, Laura trouva le mot idéal : Altière.
« Moi c’est Primerose, mais il n’y a que mes parents et les gens que j’n’aime pas qui m’appelle comme ça, les autres m’appelle Prim. Tu dois être Laura, tu débarque d’où, Discount Girl ? » Déroula la jeune fille sur un ton légèrement condescendant.

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Effectivement, Prim n’avait pas tort, la rousse possédait essentiellement des vêtements de supermarchés ou de magasins low-cost. A l’inverse, il n’y avait pas le moindre habit sur Prim qui ne portait un logo de diverses marques connues pour leurs tarifs prohibitifs. « Et elle sent le Dior » se surprit à remarquer l’américaine.
« Tu n’es pas obligée d’être désagréable », répondit Laura d’un ton sec dont elle s’ignorait capable, « et je …"débarque" … de Springfield, aux USA »
Springfield... cela faisait moins de 24 heures et pourtant cela lui semblait tellement lointain...

Moi à Springfield, Massachusetts La vie coulait comme de l'eau…. Sifflota Prim qui poursuivit un moment sa chanson… Un matin j'ai pris perpète…En ouvrant la radio Carol Fredericks ! S’exclama-t-elle à la fin du couplet.

Laura connaissait ce groupe occasionnel évidemment. L'américaine Carol Fredericks, l'anglais Mickael Jones et le français Jean-Jacques Goldman. Ouais, Prim a bon goût
« Ouais j’connais merci mais non, ce n’est pas celui du Massachusetts… ni celui des Simpson… » Énuméra Laura avec lassitude.
"Son" Springfield était modeste mais elle avais aimé y vivre.

« Alors “Springfield“, tu viens d’où au final ? » ajouta l’adolescente fortunée avec insolence, en forçant le ton sur le nom de la ville.

Laura serra les dents quelques secondes, elle redoutait que celle avec qui elle partagerait sa chambre ne soit qu'une méchante garce enfant gâtée.
« Kentucky. Et ne te sens pas obligée d’utiliser le nom de ma ville comme si c’était une insulte. » S’impatienta la jeune fille.

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Prime y était presque. Elle le savait rien qu'en regardant les joues de la rousse. Allez... Encore un peu...
« Bah alors mon poussin, t’es fâchée ? » rajouta Prim sur un ton encore plus moqueur

Cette fois c'en était trop pour Laura. Elle laissa sortir toute la pression qu'elle contenait jusqu'alors.
« IL N’Y A PAS QUE DES KFC CHEZ MOI ! » hurla Laura qui perdait sérieusement patience, avant de se rendre compte qu’elle donnait à son interlocutrice exactement ce qu’elle voulait.
« Désolé de m’énerver Prim, mais il faut dire que tu me cherches aussi. On peut peut-être arrêter ce petit jeu et les surnoms désagréables, tu ne crois pas ? » Ajouta-t-elle à son précédent propos.
Laura regarda Prim. Le temps d'une seconde elle pensait avoir rétabli l'équité, mais c'était sans compter sur le côté retors de l'européenne.
« P’tête. Mais je ne t’ai pas autorisé à m’appeler Prim, c’est Primerose pour toi.» lança la fille aux cheveux azur sur un ton provocant. « Vu ta tignasse, j’vais t’appeler Red. Ok pour toi, “Springfield“ ? »

C'était l'occasion qu'attendait Laura pour désamorcer la situation.
« Ok pour moi, si je peux t’appeler Blue » s’amusa Laura.

« Surement pas. » conclut “Blue“ avec un sérieux qui dissimulait à peine son sourire en coin.

Laura saisit la trop belle occasion pour renverser l'équilibre des forces en présence, elle le regretta aussitôt.

« Et puisse le sort... » commença Laura, mais le couperet tomba avant qu'elle n'eût finit. Elle avait trop poussé sa chance.

« Je te déconseille de finir cette phrase si tu espère revoir le soleil se lever. » asséna Prim, sur un ton sévère qui ne laissait de place ni au doute ni au débat. C'était un sujet tabou.

Re: Do you want an ENF story from thé end of the World ?

Posted: Sun May 19, 2024 2:22 pm
by Wado-Ichimonji
Chapitre trois. Juste deux petites heures. (VF)

Les premières semaines défilaient et Laura avait beaucoup de mal à s’adapter à son nouvel environnement et Prim, qui partageait sa chambre et la plupart de ses cours, ne l’aidait en rien à se sentir mieux.

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Les règles de l’établissement étaient strictes.
Pas de téléphone.
Mais en même temps, qui aurait-elle appelé ?
Accès aux ordinateurs publics réglementé, et sans internet.
Mais après tout, il semblait se trouver ici l’un des plus grandes bibliothèques universitaire d’Europe; alors à quoi bon ?
Malgré la vie communautaire, Laura se sentait seule. Mais le niveau de cette école était à la hauteur de ses rêves les plus fous. La rousse était très intelligente, avec un énorme potentiel de créativité d’après les spécialistes qu’elle avait vu défiler. Et ils avaient été nombreux.
La vie communautaire, justement, posait plus de problèmes qu’elle n’apportait de solutions. Elle avait souvent l’impression que des gens murmuraient entre eux à son passage ou bien, pire encore, que les conversations s’arrêtaient soudainement quand elle pénétrait dans une pièce. Pas toujours bien sûr, mais suffisamment souvent pour être déprimant. Et il y’avait Prim. Prim qui ne cessait de l’agacer et avec qui elle devait partager sa chambre. Prim et sa fichu manie de l’appeler « Springfield » comme si c’était son nom.
Un samedi en début d’après-midi, Laura déambulait dans le bâtiment qui rassemblait plusieurs activités extrascolaire non sportive. L’américaine avait fini son heure de dessin et se dirigeait vers l’escalier qui menait aux étages inférieurs et donc, à la sortie.
Perdue dans ses pensées elle ne remarqua même pas Prim arriver en trombe par sa droite. Elle ne remarqua pas tout de suite l’état vestimentaire de sa colocataire. Tout ce qu’elle voyait, c’était son visage figé entre la colère et la panique autour duquel tombaient ses cheveux azur et ses yeux…
« CES yeux… » S’attarda à penser Laura. « Ces yeux qui font fondre à chaque fois toute la colère qu’elle adore faire naitre en moi »
Mais cette fois ci c’était différent, c’était comme si Primerose en avait après quelqu’un d’autre, et ce n’était jamais arrivé avant ce jour. Littéralement, jamais.
Prim attrapa Laura par le bras et l’emmena précipitamment dans les WC les plus proches, la fit rentrer à l’intérieur et verrouilla la porte derrière elles.
« Regarde ce que cet enfoiré de bouffeur de pizza m’a fait ! » s’exclama Prim en montrant sa tenue.

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Et Laura comprit. Son interlocutrice s’était prise une attaque sauvage de peinture qui avait ruiné sa jupe ainsi que son chemisier, l’un comme l’autre hors de prix, évidemment. Un élève indélicat, d’origine italienne probablement au vu de l’insulte employée, s’en était pris à elle, et l’avait aspergé de peinture. En plus de laver l’affront, Prim devrait laver ses habits ironisa Laura dans sa tête, avant d’être interrompue par l’œuvre abstraite vivante.
« Bon, écoute. » commença la jeune fille sur un ton sec. « Je sais que j’ai pas toujours été très sympa avec toi mais là j’ai réellement besoin d’aide. J’ai rendez-vous avec le Professeur Offeneim dans quinze minutes et je ne peux pas y aller ainsi ! Et je n’aurais jamais le temps d’aller chercher des habits propres, notre bâtiment est bien trop loin. »
Laura écoutait, mais ne savait ni quoi répondre ni comment réagir. Alors elle a juste attendu la suite, pensant à juste titre que ce n’était pas terminé.
« Je ne sais pas trop comment te demander ça mais j’ai grave besoin de ton aide et je ne vais pas y aller par quatre chemin : prête-moi tes fringues, je t’en supplie. »
{i]Attends… elle voulait… MES FRINGUES ? Mais au milieu des cours ! En pleine journée ! Elle était devenue folle ??{/i]
Mais Prim utilisait son arme la plus puissante, du point de vue de Laura. Ses yeux bleus, son regard profond, alors Laura se surpris à hésiter. L’européenne sentit une brèche dans laquelle s’engouffrer.

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« Bon, Springfield, je suis consciente que rien ne t’oblige à m’aider et si tu refuses je ne t’en voudrais pas. Mais réfléchis bien : tu voulais une amie ? t’as l’occasion de t’en faire une. Par contre, si tu ne m’aide pas, je ne peux pas te promettre que j’aurais envie de le devenir un jour » ajouta enfin Prim, enfonçant le clou de la pointe jusqu’à la tête.
Rien qu’en regardant Laura, Prim su dans l’instant que la rousse avait basculé. Cette dernière était passée du regard effrayé qui exprimait sa peur d’être forcée au regard inquiet des risques qu’elle encourait à prêter ses vêtements.
« O…O…Ok… » Bégaya Laura d’une voix tremblante.

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« Formidable ! » s’exclama Primerose, avec un sourire qu’elle n’avait jamais affiché jusqu’à ce jour. « Ne t’inquiète pas, je n’en ai besoin qui le temps de l’entretien avec le vieux Offen’. Dans une heure, deux au maximum, je te ramène tout. Je risque d’être un peu à l’étroit au niveau de la poitrine mais la différence ne devrait pas être suffisante pour que je te la déchire. »
Ce commentaire, Laura aurait préféré ne pas l’entendre pendant qu’elle laissait glisser sa veste sur ses épaules avant de la poser sur le rebord.

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« Es-tu… certaine que la porte est bien verrouillée ? » S’enquit la jeune fille, desserrant sa cravate et déboutonnant timidement sa chemise.
« Oui, ne t’inquiète pas. » Affirma Prim avec une assurance qu’il n’est pas difficile de conserver lorsqu’on est la seule des deux adolescentes à être entièrement habillée.
La chemise et la cravate rejoignirent la veste sur le rebord du lavabo et Laura marqua un longue pause, redoutant la suite.
« Désolé Springfield, il va aussi me falloir…ceci. » dit-elle en désignant la jupe qui ceignait encore la taille de Laura.
Laura savait depuis le début qu’il lui faudrait l’enlever, pourtant dans son cœur elle espérait qu’une intervention divine ou un caprice de l’univers lui épargnerait cela. La peinture disparaissant de la jupe de Prim comme par magie par exemple ? Mais non, rien de se produisit, ce jour-là l’univers était flemmard, ou cruel. Alors {i]Red[/i] fit ce que Blue attendait d’elle : elle laissa tomber sa jupe au sol et la ramassa pour compléter la pile sur le rebord du lavabo.

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« Parfait, tu peux aller un instant dans une cabine que je puisse me changer tranquillement maintenant ? Ce n’est pas parce que tu t’es déshabillée devant moi que j’ai particulièrement envie d’en faire autant si je peux l’éviter, tu comprends ? » Assena Prim avec autorité. Qu’aurait pu dire Laura de toute façon ? Réclamer de voir l’européenne en sous-vêtements par équité ? En y repensant la rousse se sentait stupide, rien ne l’aurait empêché d’aller se changer dans une cabine, elle aussi, et sa stupidité ne lui donnait aucun droit de réclamer de Prim de s’exhiber.
S’exhiber... Maintenant qu’elle y repensait, Laura s’était exhibée, d’elle-même, en se déshabillant devant sa camarade. Mais son désir de l’avoir pour amie, ses yeux presque hypnotiques, dès lors qu’elle s’était dite « Je vais le faire », Laura avait perdu sa capacité à réfléchir. Elle avait agi, sans même réfléchir à ce qu’elle faisait. Ce qu’elle n’aurait jamais fait avant. Mais quelque chose avait changé, elle ne savait juste pas quoi.
Quand elle y pensait, elle réalisa qui l’idée d’aller se mettre dans une cabine, en plus de ne pas voir Prim, lui permettrai de ne plus être visible elle-même ! Quand elle réalisa ceci, elle se précipita dans la cabine la plus éloignée de la porte et s’y enferma, avec rien de plus que sa culotte et son soutien-gorge.
Elle entendit Prim se changer, un verrou se défaire, une porte s’ouvrir.
« Merci Springfield. Je te le revaudrais. » Conclut Prim avant de sortir en claquant la porte derrière elle. Le verrou ! Décidément la rousse enchainait les bourdes. Elle sortit de sa cabine, verrouilla la porte de la salle de bain et chercha des yeux les affaires tâchées de peinture de Prim, histoire de se couvrir un peu.
Rien… et merde….
Il ne restait à Laura que ses sous-vêtements, et la promesse qu’elle reverrait le reste de ses habits dans une heure ou deux. Promesse faite par une fille qui ne lui avait jamais adressé le moindre signe de sympathie.
Oh mon Dieu… qu’ai-je fait… se dit Laura pendant les deux heures qui suivirent.
Elle alla s'asseoir sur une cuvette et, lorsque deux heures devinrent quatre, Laura Skye Aiken couvrait de ses larmes le carrelage de la petite pièce froide.

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